Dans un entretien accordé à France 24, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Adama Bictogo assure qu’Alassane Ouattara “sera bel et bien candidat en octobre 2025”, malgré l’absence de confirmation officielle du chef de l’État. Il invoque la loi ivoirienne pour expliquer l’exclusion de Tidjane Thiam, affirmant que “le pouvoir en place n’est à la base de l’impossibilité” de sa candidature. Interrogé sur sa candidature potentielle au scrutin en cas de désistement d’Alassane Ouattara, Adama Bictogo se dit prêt à “répondre à “l’appel” du président, en tant “qu’homme de mission. Interview…

 

 

France 24:  Bonjour et bienvenue en tête-à-tête sur France 24. Notre invité cette semaine est Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, maire de Yopougon et poids lourd du RHDP. Monsieur Bictogo, bienvenue.

Adama Bictogo : Merci.

France 24: Le président Ouattara a été désigné candidat par le RHDP le 21 juin, mais il n’a pas encore confirmé. À deux semaines de la date limite (26 août), que se passe-t-il ? Pourrait-il renoncer ?

Adama Bictogo : Le congrès du RHDP a montré notre unité. Deux décisions ont été prises :
1. Réélire M. Ouattara président du parti (unanimité).
2. Le désigner candidat pour 2025.
Il a demandé quelques jours pour répondre. La date limite étant le 26 août, il a encore le temps.

France 24: Êtes-vous sûr qu’il sera candidat ?

Adama Bictogo : Aucun doute. Les militants l’ont plébiscité. Son bilan (2010-2025) justifie cette continuité : stabilité, développement économique. La paix et le progrès sont liés.

France 24:  Et s’il renonce ? Le RHDP n’a pas préparé de plan B.

Adama Bictogo : Le parti est organisé. Le président a toujours anticipé. Nous avons des cadres compétents (vice-président, Premier ministre…). Mais je garantis sa candidature.

France 24: Et vous, seriez-vous candidat en cas de renoncement ?

Adama Bictogo : Je suis un homme de mission. Le président m’a confié Yopougon (fief de Gbagbo) et l’Assemblée nationale. Si la mission m’échoit, je répondrai présent.

France 24: L’absence de Thiam, Gbagbo et Blé Goudé crée des tensions. Craignez-vous une élection violente ?

Adama Bictogo : La qualité d’une élection se juge par la participation et la transparence, pas par les candidats.
– Gbagbo/Blé Goudé/Soro : Interdits par la justice (droits civiques suspendus).
– Tidjane Thiam : Frappé par la loi de 1961 sur la nationalité (loi neutre, non ciblée).

France 24: Mais la perception d’une exclusion politique est forte.

Adama Bictogo : La loi est la loi. Le pouvoir n’a pas orchestré ces exclusions. Si les tensions augmentent, le président Ouattara, garant de la paix, saura gérer la situation.

France 24: La France restitue un artefact colonial. Est-ce un symbole ou une ouverture pour d’autres restitutions ?

Adama Bictogo : C’est une avancée majeure, fruit des excellents liens Côte d’Ivoire-France. Nous espérons que d’autres biens culturels suivront. Cela s’inscrit dans un nouvel ordre mondial, où les relations bilatérales doivent évoluer avec leur temps.

France 24: Merci, Monsieur Bictogo, d’avoir répondu à nos questions.

 

Interview réalisée par Marc Perelman

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