
Dans la grande tragédie ivoirienne, le PPACI vient d’écrire un nouvel acte pathétique, grotesque, mais tristement révélateur.
Produire un faux formulaire de parrainage au nom de Laurent Gbagbo, assorti d’un numéro d’électeur inexistant, alors même que son nom n’est pas sur la liste électorale, voilà qui mériterait un prix. Non pas celui de la démocratie, mais du meilleur faussaire en chef d’un parti à la dérive.
L’art de tricher pour exister
Tant qu’à tricher, autant y aller jusqu’au bout. Pourquoi se limiter à un faux parrainage ?
Autant imprimer les résultats, proclamer la victoire et organiser la passation de pouvoir entre deux hologrammes.
Dans ce parti, la vérité est un décor. La loi est une rumeur. L’éthique est une blague entre faussaires.
Ce n’est pas une étourderie, encore moins une bavure de débutant. C’est un acte prémédité, orchestré, scénarisé.
Un coup monté avec l’audace d’un prestidigitateur de quartier, mais les ambitions d’un putschiste administratif. Cette fraude n’est pas un dérapage, c’est le plan.
Le ridicule n’a même pas eu besoin de s’annoncer . Il a rempli le faux formulaire. Il l’a présenté avec assurance publiquement , comme si de rien n’était. Voilà jusqu’où peut aller un parti qui prend la fraude pour un programme et la fiction pour une stratégie électorale.
Le laboratoire du faux
Pourquoi un tel acte, quand l’intéressé lui-même sait qu’il est frappé d’inéligibilité ?
Pourquoi falsifier un document si ce n’est pour tromper, provoquer, saboter ?
Parce que le PPACI, devenu incapable de gagner dans la vérité, préfère inventer sa propre réalité. L’électorat devient une fiction. La loi une entrave. La République une cible.
Ce n’est plus un parti politique, c’est un atelier de contrefaçon citoyenne.
On y fabrique des récits, des héros déchus, et désormais des pièces d’identité pour défier l’État.
La politique ayant perdu tout sens, il ne reste qu’une scène obscure où les faussaires jouent les premiers rôles, grimés en héros imaginaires.
Force doit rester à la loi
Mais cette comédie a une limite : la loi.
Face à cet acte de banditisme administratif, la réponse ne peut être ni indulgente, ni laxiste.
Elle doit être ferme. Car quand on falsifie le socle même du jeu démocratique, ce n’est pas un adversaire qu’on trompe. C’est le peuple qu’on insulte.
Chaque citoyen a droit à des institutions honnêtes, pas à une foire de tricheries.
Le PPACI n’a pas seulement falsifié un document.
Il a falsifié sa crédibilité.
Désormais, il ne mérite ni notre confiance, ni notre silence.
Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA, Ingénieur






























