
Depuis son retour à la tête des États-Unis, le président américain Donald Trump a adopté une nouvelle approche diplomatique centrée sur les intérêts économiques de son pays, tout en affirmant vouloir promouvoir le développement du continent africain. Cependant, cette stratégie, baptisée « diplomatie commerciale », peine à cacher ses limites, notamment dans sa capacité à répondre aux enjeux géopolitiques et humanitaires complexes de la région.
Trump a annoncé vendredi 27 juin 2025 un succès diplomatique majeur en obtenant, à la Maison Blanche, la signature d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Un texte destiné à mettre fin à l’un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle. Pour le président américain, cet accord constitue également une victoire économique : il ouvre la voie à un renforcement de l’accès des entreprises américaines aux richesses minières de la RDC, au cœur des stratégies industrielles mondiales.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la logique de la « diplomatie commerciale » prônée par l’administration Trump, qui vise à lier promotion de la paix et conquête de marchés économiques stratégiques. Pourtant, si cette approche peut générer des avancées ponctuelles, elle soulève aussi des interrogations quant à la véritable volonté des États-Unis de résoudre durablement les crises profondes qui minent certaines régions du continent.
Alors qu’il avait montré peu d’intérêt pour l’Afrique durant son premier mandat, Donald Trump semble désormais placer le continent plus haut dans son agenda diplomatique. Selon Rama Yade, directrice Afrique du think tank Atlantic Council et ancienne secrétaire d’État française, cette montée en priorité est inattendue mais réelle. Un sommet États-Unis-Afrique pourrait ainsi avoir lieu dès septembre à New York. Par ailleurs, cinq chefs d’État africains auraient été invités à un rendez-vous de haut niveau à Washington entre le 9 et le 11 juillet prochain, auquel le président américain pourrait participer.
Derrière ces initiatives diplomatiques, on retrouve une vision utilitariste des relations internationales, où la paix n’est pas seulement un objectif humanitaire, mais aussi un levier pour sécuriser des partenariats économiques. Une approche efficace à court terme, mais dont les limites éclatent lorsque les réalités politiques dépassent les calculs commerciaux.











