Dans une Côte d’Ivoire en pleine effervescence préélectorale, les appels au dialogue se multiplient de toutes parts. Alors que la présidentielle d’octobre 2025 approche à grands pas, les tensions politiques ressurgissent, alimentées par des déclarations, des accusations et parfois des malentendus. Dans ce climat tendu, Dr Ben Diaby Moustapha Ismaila, Coordonnateur de la Cellule de Réflexion et d’Écriture militante proche du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a marqué les esprits lors de sa participation à un panel organisé par la Nouvelle Chaine Africaine (NCA TV) sur le thème : « L’opposition veut un dialogue avant la présidentielle ».
Face à un journaliste curieux et bien intentionné, Dr Ben Diaby a su allier fermeté et élégance oratoire, illustrant cette capacité rare à répondre sans élever la voix, à argumenter sans heurter, à convaincre sans imposer. Interrogé sur une rumeur persistante — selon laquelle le pouvoir chercherait à placer le PDCI sous tutelle —, il n’a pas hésité à balayer cette idée avec calme mais fermeté : « Je ne vois pas l’intérêt pour un parti politique aussi puissant que le RHDP de s’amuser à ce jeu. C’est une affaire interne. Il ne faut pas forcément voir la main du parti au pouvoir derrière chaque mouvement d’humeur de l’opposition. » Une réponse posée, mais claire, qui résume bien sa posture : privilégier le fond plutôt que la forme, analyser plutôt que réagir, et surtout, ne jamais céder à la provocation facile.
Il a insisté sur le fait que si certaines figures de l’opposition formulent des critiques à l’encontre de leur propre camp, il serait plus pertinent de se demander si ces reproches sont justifiés, plutôt que de soupçonner systématiquement une ingérence extérieure. « La question est simple : est-ce que ce qu’elle reproche à son parti est fondé ou non ? Si cela est juste, il faut faire l’effort d’analyser cela. La vie politique, c’est aussi la courtoisie », a-t-il ajouté, rappelant que la maturité politique se mesure autant dans les discours que dans les attitudes.
Le journaliste, Richard Togbé, exprimant son admiration pour le Président Alassane Ouattara et son respect pour son sens élevé de la démocratie, notamment en matière de liberté d’expression, a toutefois marqué son étonnement face au refus apparent du pouvoir à dialoguer avec l’opposition. Une question à laquelle Dr Ben Diaby a répondu avec un sang-froid remarquable : « Le pouvoir n’a jamais refusé le dialogue. Depuis 2011, nous avons connu plusieurs moments de concertation avec l’opposition. Ce que certains appellent “refus”, c’est en réalité une confrontation avec une opposition souvent marquée par la mauvaise foi, qui cherche à piétiner sur le calendrier électoral. » S’il a reconnu que la situation actuelle n’est pas exempte de complexités, Dr Ben Diaby a souligné que la stabilité institutionnelle et la continuité du processus électoral restent primordiales pour éviter les dérives connues dans d’autres pays de la sous-région.
Dr Ben Diaby Moustapha Ismaila a offert, lors de cette émission, une prestation remarquable : posée, argumentée, mais aussi pédagogique. Son intervention rappelle que même dans les débats les plus tendus, il est possible de parler avec respect, de défendre ses convictions sans arrogance, et de faire passer les intérêts du pays avant les querelles partisanes.
La Côte d’Ivoire, dans cette phase cruciale, a besoin de voix comme la sienne : sereines, lucides et engagées. Car comme le disait un jour un homme sage, la vraie force politique se mesure à la manière dont on gère le débat, pas seulement à la façon dont on remporte les batailles médiatiques.
Thierry Adama
la plume militante du RHDP
Je suis un militant de RHDP de la région Mé