Le quotidien Ivoirien proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), “Dernière Heure”, titrait, en co-une, dans sa livraison du 03 juillet “Trump écarte Ouattara du sommet USA-Afrique. La diplomatie souterraine payante de Thiam”
En dépit de son caractère intrigant, je ne voulais pas m’y prononcer, de prime abord, car je me disais que ce n’était pas mes affaires.
Mais, en y réfléchissant, je me suis senti interpellé, au même titre que devrait l’être l’Ivoirien lambda car, à la vérité, si on croit humilier le Président Alassane Ouattara en publiant des choses pareilles, c’est la dignité et l’honorabilité de la Côte d’Ivoire qu’on foule au pied.
De toute façon, quelque raison dissimulée ou personnelle que le Président américain ait eue pour ne pas inviter le Président Alassane Ouattara à ce premier mini-sommet, je doute que cette décision ait été influencée par une quelconque cabale ourdie par Thiam.
En réalité, le thème central même autour duquel les discussions ont été menées est révélateur, le commerce et l’investissement, une sorte d’invite à exploiter les opportunités commerciales, puisque l’ancien schéma de coopération fondée l’aide unilatérale a officiellement pris fin.
En effet, voulant faire d’une pierre deux coups, le président américain qui est à la recherche de ressources naturelles, en vue de rendre à l’Amérique sa grandeur d’antan (Make America Great Again), et surtout pour soustraire le continent à l’influence de la Chine et la Russie, se tourne vers l’Afrique gorgées de ressources naturelles inexploitées et/sous-exploitées.
A ce titre, le choix pouvait être porté sur n’importe quel pays, pourvu que son sous-sol soit riche en minerais, et non sur les frustrations d’un homme.
Pour information, la Côte d’Ivoire demeure et reste un partenaire privilégié des États-Unis, et ce n’est pas l’administration de Trump, ni les intrigues de Thiam ou de l’opposition qui vont changer cela.
D’ailleurs, la plus grande ambassade américaine en Afrique de l’ouest est située à Abidjan, signe du “renforcement de la diplomatie américaine dans la région…”
Finalement, je crois que tout ce que Dieu fait étant bon, tout a été mis en place pour ne pas qu’il y soit, en raison de l’humiliation à peine déguisée que ces cinq (5) chefs d’État ont subie lors du dîner protocolaire.
Je disais, dans un précédent billet, qu’à l’approche de l’échéance présidentielle, tous les coups seront permis, même les plus bas; et ceux auxquels nous sommes témoins en ce moment n’en sont qu’un pâle reflet.
Si faire la politique doit se résoudre à de viles querelles de personnes, alors cela n’en vaut pas la peine.

 

Oussou Kouamé Rémi, enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara -Bouake
Expert analyste socio-économique et politique

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